Amours, délices et orgues… !

Poème en prose pour François Cheng & Jean Marie
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Ici, à Fondettes, lieu de calme étal après la tempête, je suis né avec toi.

Au début, tu n’étais qu’une plateforme au fond de la nef. Un avant-poste du Ciel vers lequel on montait par un escalier de métal. Quoi de plus normal que pour s’élever le coeur ainsi colimaçonne ? Or, cet espace était vide. Ce vide (et ces voix-là, qu’on devinait célestes ou féeriques, ardentes et silencieuses) appelait le plein. Le vide, il en faut pour faire place nette, permettre à nos vies, à nos rêves de croître et de prospérer.

Nombre de femmes et d’hommes s’étaient penchés sur ton berceau. Assez pour croire en toi jusqu’au bout. Mais leur volonté — fût-elle étroitement forgée, et marchât-elle déjà de concert — ne suffit pas. Il fallut finalement une sorte de miracle, cette part divine pour que l’improbable, voire l’impossible acquiesce, qu’il existe et se dresse, corps et souffle, au milieu de nous.

Un dimanche, tu es apparu tout entier : jeux, buffet, tuyaux… Ton haut buste creusé pour laisser passer la lumière. Depuis, tu ne cesses de nous soutenir dans nos prières, de les accompagner vers le Père.

En t’écoutant, nous entrons en résonance avec nous-même. Il n’est jusqu’au moindre de nos os qui ne vibre. Et nous voici, marchant à l’unisson sur des chemins de joie, touchant à des terres inconnues, à des accords inexplorés, riches soudain d’une chaleur insigne, un choeur profond qui vous éveille au plus intime avec la force d’un souvenir terriblement familier. Naissance et reconnaissance. Au tréfonds de notre âme, tu sais rendre visible l’invisible, donner à nos chants des airs d’océan.

Grâce à toi, il me semble discerner chaque jour davantage pourquoi, en français, les mots amours, délices et orgues sonnent, sous leur forme plurielle, toujours plus yin que yang. L’autre façon, si divinement simple, d’associer puissance et douceur.

Frédéric Ohlen (poète et romancier français)
Janvier 2025

La PACIFIC CHAPELON 231 E 41

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La locomotive PACIFIC CHAPELON 231 E 41 construite dans les ateliers de Fives-Lille a été mise en service en janvier 1938 et donnée à la ville de Saint-Pierre-des-Corps en 1974, où elle a été installée sur une place proche de la gare de triage.

La locomotive a été classée Monument Historique en 2003.

Sous l’impulsion de la mairie, une Fondation d’entreprises, la Fondation LA LOCO, a été créée en 2010 dans le but de restaurer cette PACIFIC. La mairie lui a confié par le biais d’une convention la gestion de la locomotive.

La première opération a consisté en 2013 à transporter la locomotive livrée au vent et à la pluie sur sa place, vers un hangar prêté à la Fondation par la mairie, le « Hangar aux avions », ce qui a donné lieu à une grande fête à Saint-Pierre-des-Corps et attiré des centaines de personnes le long du trajet du convoi exceptionnel.

La Fondation a alors passé une convention avec l’Amicale des Anciens et Amis de la Traction à Vapeur – Saint-Pierre-des-Corps (AAATV-SPDC) pour effectuer les opérations de restauration, et tout d’abord le démontage de la machine.

La Fondation a donc la gestion de la locomotive et du Hangar et finance les opérations liées à la restauration.

En 2024, l’expert ferroviaire du ministère de la Culture a totalement validé toutes les opérations déjà effectuées sur la PACIFIC ainsi que les opérations à venir, ce qui montre bien que la restauration pourra aller à son aboutissement.

En 2025 et 2026 aura lieu la restauration de la chaudière, qui est le cœur de la locomotive. Suivront les essieux et le tender.

Il faut noter que la chaudière sera déclarée bonne pour le service début 2028, année du cinquantenaire du décès d’André CHAPELON.

Par ailleurs, cette machine a été construite par l’ingénieur thermodynamicien André CHAPELON qui, au temps de la vapeur, était le « Gustave EIFFEL du ferroviaire », centralien comme lui, aussi génial, mondialement connu et respecté. Il était ainsi surnommé par les britanniques, qui sont les pionniers de la vapeur « The genius of French steam », ce qui n’est pas peu dire de la part de nos voisins et amis de la perfide Albion. Il a ainsi par ses travaux doublé la puissance, tout en diminuant d’un quart la consommation des PACIFIC existantes et en supprimant les pannes, alors nombreuses sur ce type de machine. Grace à ces modifications des trains de 600 tonnes sont enlevés sans difficulté à 120 km/h par des locomotives qui jusqu’alors remorquaient des trains de 300 tonnes à 90 km/h. Par une application rigoureuse des lois de la thermodynamique, André CHAPELON obtient de ces locomotives des performances sans précédent qui feront sensation dans le monde. Ce résultat était tout à fait extraordinaire ! De plus, une CHAPELON put atteindre 170 km/h lors d’essais de pousse de locomotives électriques sur une voie électrifiée en 1956. Ces PACIFIC CHAPELON étaient par ailleurs en tête d’un train prestigieux, la « Flèche d’or » qui reliait Paris à Calais.

André Chapelon a en fait eu une approche scientifique moderne et s’est intéressé à toutes les composantes intéressant la machine à vapeur, il a ainsi étudié les propriétés de roulement de la roue en acier sur rail en acier, travaux mis à profit sur les TGV français.

Si Gustave EIFFEL est toujours mondialement connu du fait de ses œuvres qui existent dans le monde entier, à la fin de la vapeur toutes les productions d’André CHAPELON ont été détruites, y compris le prototype de la machine la plus puissante jamais construite en Europe !

Il ne reste actuellement que deux PACIFIC CHAPELON : l’une est au musée des trains de Mulhouse et ne recirculera jamais, contrairement à la nôtre qui sera donc la seule œuvre vivante d’André CHAPELON, ce qui en fait un monument d’intérêt national.

Michel MADINIER
Président de la Fondation d’entreprises LA LOCO

Éditorial décembre 2024

Joyeux Noël

Chers adhérents, chers amis de l’orgue,

Au nom de L’Association pour l’Orgue de l’Eglise Saint-Symphorien de Fondettes nous vous adressons tous nos Meilleurs Vœux de Joyeux Noël !

L’exercice de 2024 s’achève sur un bilan très positif avec le succès des derniers concerts tant pour l’affluence que pour la musique. L’Orgue Notre-Dame de Fondettes commence à être reconnu comme un instrument de grande valeur bien au-delà de son clocher puisque par deux fois en septembre dernier, Corinne Schneider a mentionné notre Orgue lors de l’émission le Bach du dimanche sur France Musique.

Orgue de Fondettes et Machine à Vapeur de Saint-Pierre-des-Corps

La saison 2025 débutera par un événement insolite dès les 8 et 9 janvier prochains. En effet, comme annoncé lors du dernier concert, un partenariat entre l’ONDF et l’Amicale des Anciens et Amis de la Traction à Vapeur – Saint-Pierre-des-Corps (AAATV-SPDC) sera mis en œuvre.

Deux visites commentées sont proposées :

  • Le mercredi 8 janvier à 18h : visite de l’église et de l’orgue. Cette visite est ouverte à tous.
  • Le jeudi 9 janvier à 18h : découverte de l’excellent travail de restauration entrepris sur la locomotive à vapeur modèle PACIFIC CHAPELON 231 E 41, monument historique depuis 2003, dans le grand hangar de la Fondation LA LOCO, tout près de la gare de Saint-Pierre-des-Corps, 16 avenue de la Pichotière. Cette visite est ouverte à tous.

Nous vous rappelons deux projets prometteurs :

  • Pour l’ONDF : réaliser et enregistrer à Fondettes l’intégrale de l’œuvre pour orgue de Jean Sébastien Bach.
  • Pour LA LOCO : après la restauration complète, pouvoir effectuer des voyages mythiques et, peut-être même, tirer l’Orient-Express !

Retenez ce double événement patrimonial de début janvier et merci de vous inscrire avant le 7 janvier pour les visites qui vous intéressent sur :

ONDF : contact@orgue-fondettes.eu
LA LOCO : contact@231e41.fr

Vous trouverez de plus amples renseignements sur notre site (article La PACIFIC CHAPELON 231 E 41) et sur celui de l’AAATV-SPDC

Nous vous souhaitons à nouveau un JOYEUX NOËL et d’excellentes fêtes de fin d’année.

Jean-Marie Besse
Président et Conservateur

Concert « Jean-Sébastien Bach » du 27 novembre

Mot d’accueil du Président lors de notre concert « Jean-Sébastien Bach » du 27 novembre.

Bonsoir et bienvenue à chacun pour un concert tout à fait inédit, orgue et voix, donné au profit du Téléthon. Je précise que la somme de 5 € sera prélevée sur chaque billet vendu.

Jouer Bach ce soir, avec Cécilia Parody, est particulièrement émouvant. Vous allez, tout comme moi j’en suis sûr, apprécier sa belle voix si touchante.

La date du 27 novembre, fête de la Médaille Miraculeuse, n’est pas un hasard dans l’histoire de l’Orgue Notre-Dame de Fondettes.

En effet, c’est le 27 novembre 2016 qu’est né ce projet d’orgue pour l’église de Fondettes.

Deux ans plus tard, le 27 novembre 2018 la commande est passée au facteur d’orgues.

Son inauguration, le 20 mai 2022 après d’incroyables péripéties, tient quasiment du miracle.

Ce soir, vous entendrez tous à quel point ce magnifique instrument, par sa clarté et sa précision, est merveilleusement adapté à l’exercice d’accompagnement et notamment l’accompagnement de la voix.

Faire vivre et donner à entendre un orgue de cette qualité est un privilège et un cadeau qui m’inspirent une reconnaissance infinie envers tous ceux qui ont permis la réalisation de ce projet et tous ceux qui le soutiennent aujourd’hui.

Qu’il me soit donc permis de remercier Monseigneur Vincent Jordy et le Père Bruno pour leur accueil bienveillant à l’église Saint-Symphorien de Fondettes.

Monsieur Cédric de Oliveira, Maire de Fondettes représenté par Madame Nathalie Leclercq, Adjointe à la culture et à la découverte artistique, et le conseil municipal pour les aides à notre association.

Merci à Madame Nadège Arnault, Présidente du Conseil Départemental, représentée ce soir par Valérie Jabot, vice-Présidente du Conseil Départemental chargée de la protection de l’enfance, et Conseillère départementale du canton de Saint-Cyr-sur-Loire.

Merci à Valérie Périgord pour l’annonce dans la Nouvelle République.

Merci pour sa présence à Thierry Landrieu, Président de l’Aubrière.

Merci à tous nos précieux partenaires : le Crédit Mutuel, l’Abbaye de Vallières, Fundeta, Carrefour Express de Fondettes avec Johann Blondet son courageux patron, et tous les commerçants amis de l’orgue.

Merci beaucoup à Tony Robin pour l’écriture des programmes et pour les traductions des textes qu’il va présenter ce soir.

Un très grand merci également à Gérard Chambon pour ses prises de sons professionnelles. Grâce à lui, vous pourrez retrouver ce concert sur le site orgue fondettes.

À ces remerciements j’associe particulièrement la mémoire d’Annie Robert, Jean-Michel Gorry et Hugues Bataille, soutiens inconditionnels sur terre comme au ciel maintenant.

Après le concert, un verre sera offert sous La tribune par les membres de l’Association, pour un temps d’échange.

Vous trouverez le programme de l’année 2025 sur le site mais retenez dès à présent en janvier des visites patrimoniales originales : orgue et locomotives à vapeur, ici et à Saint-Pierre-des-Corps avec Michel Madinier, ici présent que je salue. En mars un concert spirituel, le 17 mai La Passion selon Saint Jean avec les solistes et chœurs d’Ile de France et le 21 septembre 2025 le concert du Patrimoine avec Vincent Grappy, l’organiste de Blois.

Il est toujours temps de nous soutenir par votre adhésion ou son renouvellement pour 2025 à remettre dès à présent à Philippe notre Trésorier. Nous recherchons activement un remplaçant pour lui.

Soyez tous vivement remerciés pour votre présence.

Je vous souhaite une excellente soirée… au pays de Bach ! et un très beau concert !

Jean-Marie Besse
Président et Conservateur

Éditorial novembre 2024

Concert VOIX et ORGUE à Fondettes – Réservez la date !

Chers adhérents, chers amis de l’Orgue Notre-Dame de Fondettes,

Nous avons le plaisir de vous annoncer notre prochain concert le mercredi 27 novembre à 20 heures en l’église Saint-Symphorien de Fondettes.

Cet événement promet d’être une belle soirée musicale et conviviale, et nous serions ravis de vous y voir nombreux ! L’église sera chauffée et un verre sera servi à l’issue du concert.

La soirée sera consacrée à la musique pour Voix et Orgue de Jean-Sébastien Bach. La voix de Soprano est particulièrement choyée dans toute son œuvre, et son épouse Anna Magdalena, elle-même soprano, a probablement chanté les différentes pièces qui seront présentées. Ce sera l’occasion de découvrir ou de redécouvrir une partie de ce répertoire servi par Cecilia Parody, soprano, que j’aurai l’honneur d’accompagner à l’orgue. Vous entendrez combien cette voix magnifique est magistralement mise en valeur dans cette musique !

Nous avons hâte de partager cette expérience musicale avec vous !

Réservez dès maintenant votre place pour une soirée inoubliable ! Un montant de 5 € sera prélevé au profit du Téléthon sur chaque billet vendu.

De plus, nous souhaitons offrir également à nos membres un tarif réduit pour cet événement. Il suffit d’être à jour de sa cotisation 2024.

N’hésitez pas à inviter vos proches et amis à visiter notre site et à vous inscrire à notre Infolettre. Elle nous permet de donner de la visibilité à notre association et de développer notre notoriété.

Merci pour votre soutien et à très bientôt !

Bien cordialement,

Jean-Marie Besse
Conservateur de l’Orgue Notre-Dame de Fondettes

Éditorial octobre 2024

Une soirée réussie lors de la Journée Européenne du Patrimoine avec Michel Bouvard !
Chers adhérents, chers amis de l’orgue de Fondettes,

Nous tenons à vous exprimer notre immense gratitude suite à notre dernier concert. Grâce à votre présence et à votre soutien, cet événement fut un véritable succès, tant en termes d’affluence, que de qualité des interventions. Nous avons dépassé l’objectif fixé et les frais ont pu être couverts entièrement.

Michel Bouvard a su se faire proche et populaire pour présenter efficacement et de manière pédagogique pour tous l’ensemble de son programme. Vos applaudissements et votre enthousiasme ont créé une ambiance chaleureuse et mémorable qui restera gravée dans nos cœurs, encourageant vivement la nouvelle équipe de l’ONDF à continuer à proposer une programmation de qualité.

Vous pouvez être fiers de l’orgue de Fondettes et de votre participation à l’événement de cette Journée Européenne du Patrimoine. Merci à tous nos partenaires pour leur aide sans faille. Ils ont aidé non seulement à l’organisation mais aussi à faire connaître l’orgue que beaucoup ont découvert avec joie.

France Musique, par la voix de Corinne Schneider, avait relayé l’information dans « le Bach du dimanche ». La Nouvelle République a proposé deux très beaux articles consacrés à Michel Bouvard la veille du concert, contribuant ainsi à faire connaître non seulement l’événement mais aussi l’artiste invité. Ceci rendu possible par l’orgue de Fondettes qui, lentement mais sûrement, commence à être connu et reconnu.

Nous souhaitons aujourd’hui vous inviter à vous mobiliser pour notre prochain concert le mercredi 27 novembre 2024 à 20h avec Cecilia Parody, Soprano, que j’aurai l’honneur d’accompagner à l’orgue.

Réservez dès maintenant la date dans vos agendas ! Nous avons généreusement décidé d’offrir le bénéfice de la recette pour le téléthon 2024 qui, de son côté aidera grandement à la recherche médicale sur les maladies rares. Sur chaque billet acheté nous prélèverons 5 € au profit du Téléthon. Les portes de l’église seront ouvertes à partir de 19h et vous pourrez prendre vos places directement à l’accueil. En venant à ce concert, vous soutiendrez une bonne cause tout en approfondissant votre « culture Bach » !

Vous pouvez également réserver dès maintenant vos places via notre formulaire.

Restez à l’écoute pour plus de détails sur cet événement à venir. Nous vous invitons à vous abonner à notre newsletter et vous serez ainsi informés de l’actualité de l’association.

Ensemble, continuons à faire vibrer notre passion musicale et à faire connaître davantage l’Orgue Notre-Dame de Fondettes !

Merci encore pour votre engagement et pour votre soutien.

Cordialement,

Jean-Marie Besse
Conservateur de l’Orgue et Président de l’Association Orgue Notre-Dame de Fondettes.

Cagnotte : La formation musicale à CARLO ACUTIS

Chers amis de l’orgue,

Carlo AcutisVoici un appel aux dons un peu particulier : je m’adresse à tous ceux qui, mélomanes, fervents défenseurs de la musique sacrée, regrettent de n’avoir jamais pu la pratiquer faute d’avoir été formés au cours de leur jeunesse.

En créant l’école libre Carlo Acutis en 2021 à Fondettes, nous avons souhaité avec mon mari que la formation musicale fasse partie intégrante du tronc commun de l’école primaire.

Avec l’objectif que les élèves découvrent et pratiquent les 1 500 ans de musique qui nous ont précédés avec des enseignants passionnés qui leur permettent de lire la musique.

Nous savons aujourd’hui par les neurosciences qu’un enfant qui apprend la musique développe autrement son cerveau. Mais notre enthousiasme à transmettre ce goût pour la musique et la joie de la pratiquer se heurte à un défi financier. Notre école étant entièrement libre, elle ne reçoit aucune aide publique et souhaite néanmoins être ouverte à tous sans sélection par l’argent.

Carlo Acutis30 % de nos 200 élèves viennent ainsi de familles disposant d’un quotient familial inférieur à 1 000 €/mois.

Nous ne pouvons équilibrer notre budget que grâce à la généreuse contribution de mécènes qui couvrent 30 % de notre budget de fonctionnement.

Aujourd’hui encore, nous cherchons à financer 60 manuels de formation musicale pour l’école primaire d’ici la rentrée pour un budget total de 1 500 €.

Notre association d’intérêt général est habilité à émettre des reçus fiscaux pour les personnes physiques et les entreprises.

Un don de 300 € représente par exemple un coût net de 100 € pour une personne physique imposée à l’impôt sur le revenu !

Pour participer à la formation des musiciens de demain, n’hésitez à pas cliquer sur le lien ci-dessous :

Cagnotte : « La formation musicale à CARLO ACUTIS » | Leetchi

En précisant votre email, nous pourrons vous envoyer un reçu fiscal (ne pas cocher participation anonyme sur Leetchi ou m’envoyer un email).

Vous pouvez aussi nous envoyer un chèque à l’ordre de l’Association Éducative Carlo Acutis, 15 rue Christophe Plantin, 37230 Fondettes.

Mille mercis d’avance !

Camille Roullier
Pianiste / Enseignante

Éditorial Juillet 2024

Chers amis de l’orgue,

Je suis ravi de m’adresser à vous pour la première fois en tant que nouveau président de notre association. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je prends la direction de cette belle aventure musicale et patrimoniale que nous partageons.

Votre engagement est précieux et vital pour la vie de notre association. C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à faire vivre notre passion commune pour l’orgue et la musique. Je vous invite chaleureusement à visiter notre nouveau site internet, où vous découvrirez toutes les nouveautés de la saison à venir. Nous avons préparé une programmation riche et variée, mettant même en lumière des artistes de renommée internationale.

Je suis particulièrement heureux de vous annoncer notre grand événement de rentrée, qui aura lieu le dimanche 22 septembre, à l’occasion des Journées du Patrimoine. Cet événement se tiendra dans notre magnifique monument historique, notre très belle église, dotée d’une acoustique excellente, parfaite pour mettre en valeur notre orgue remarquable. Nous avons l’honneur d’y accueillir des artistes de tout premier plan et en particulier Michel Bouvard, dont la venue à Fondettes est un événement à ne pas manquer. Il saura, j’en suis sûr, vous émerveiller par la qualité de sa proposition.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, nous vous encourageons vivement à renouveler votre cotisation. Votre soutien financier est essentiel pour la continuité de nos activités et la réalisation de nos projets. De plus, n’hésitez pas à parler autour de vous de notre événement et à inviter vos amis à nous rejoindre pour cette journée mémorable.

Si les concerts proposés les 24 mai et 29 juin derniers ne vous ont malheureusement pas bien mobilisés, je compte sur votre présence pour faire de cet événement un succès retentissant. Votre soutien et votre enthousiasme sont essentiels pour la réussite de nos projets et la pérennité de notre association.

Merci d’avance pour votre engagement et pour votre fidélité. N’oubliez pas de noter la date du 22 septembre dans vos agendas, et au plaisir de vous y retrouver nombreux.

Musicalement vôtre, avec tous nos souhaits de passer un bel été à tous !

Jean-Marie-Besse
Président

Nuit des églises – 29 juin 2024

Saint-Laurent de Rotterdam
Anonyme, 1669, Intérieur d’église St-Laurent de Rotterdam
(Lille, Musée des Beaux-Arts)

La pratique du métier d’organiste, héritière de conservatoires institués après l’extinction des maîtrises cathédrales, est tellement conjointe à l’art instrumental concertant de la fin du XVIIIe siècle puis au concert symphonique du XIXe, instaurant le récital du virtuose isolé, qu’il semble aujourd’hui très difficile de retrouver les conditions d’exercice de l’ancien statut de l’organiste polyphoniste, chantre, maître de chœur, compositeur, de ce que je considère comme cet « âge d’or » (1560-1685), qui précède même notre tant aimé Bach, évidemment héritier de ce monde tout en s’imposant comme novateur.

Jouer de l’orgue n’était guère souvent ouvrir une partition, mais plutôt réduire un motet ou une messe à quatre ou cinq voix d’un prédécesseur franco-flamand, improviser un ricercar ou une fantaisie sur les versets des hymnes ou du Magnificat, pour remplacer ce « chœur des anges » que représentait les chantres, la schola ou la maîtrise, puis, par transposition, l’orgue. La présence des anges sur les buffets d’orgue et des appellations de jeux comme la « voix humaine » (voce umana en Italie) s’explique dans ce contexte, que nous avons presque tous oublié.

TANDEM D’ORGANISTES ET CHANTEURS
Musiques liturgiques de 1500 à 1700

Le programme interprété par deux organistes et chanteurs à distance d’une génération (un trentenaire et un quinquagénaire), spécialisés en musiques anciennes (du médiéval au baroque), tente de remettre en perspective les réalités du métier d’organiste, en proposant un voyage du début de la Renaissance jusqu’à 1700 environ, ce à travers l’Europe, de Burgos à Strabourg, en passant par Lübeck et la cour de Vienne.

Œuvres de Johannes Kotter, Conrad Paumann, Antonio de Cabezón, Thomas Tomkins, Wolfgang Ebner, Heinrich Scheidemann, avec quelques incursions chez Dietrich Buxtehude et Johann Sebastian Bach, les grands maîtres du baroque allemand et international. Laissons-nous émerveiller par la diversité des styles, des écritures – certes savantes – d’un flux musical qui n’a vraiment rien d’austère !


Jean-François Goudesenne. Musicologue médiéviste au CNRS (Orléans), spécialisé dans le chant grégorien, ancien critique musical chez Diapason, son parcours musical est moins connu. Ancien élève de Bernard HÉDIN, après trois prix du Conservatoire de Lille (orgue, Jean BOYER ; clavecin, Noëlle SPIETH et musique de chambre baroque, 1989-1992), il suit quelques stages à Lisieux et Barbaste avec Élisabeth JOYÉ et Pierre HANTAÏ (1998). C’est au département de musique ancienne du Conservatoire de Tours qu’il se perfectionne en claviers anciens, auprès de Jean-Luc ÉTIENNE et Sébastien WONNER (depuis 2017). Son parcours le tourne vers les musiques liturgiques du médiéval au début du baroque, particulièrement vers l’alternatim et l’organologie des instruments antérieurs à 1650. Finaliste au Concours Manchicourt à Nielles-lès-Ardres (septembre 2022) et Cem spécialisation « claviers anciens » au Conservatoire de Tours (juin 2023).

Arthur Wilkens (1993) est un chanteur et organiste professionnel, spécialisé dans les musiques du Moyen-Âge et de la Renaissance. Dans ses travaux, il s’est concentré sur le chant grégorien, la musique mensuraliste et la musique d’orgue des XVe et XVIe siècles. Après avoir étudié la composition et la direction de chœur au Brésil, son pays d’origine, il choisit de poursuivre son cursus de musicien professionnel en France, où au Conservatoire Francis Poulenc à Tours il étudie le clavecin avec Sébastien WONNER et l’orgue avec Jean-Luc ÉTIENNE. Il a poursuivi sa formation en Suisse à la Schola Cantorum de Bâle, institution où il obtient une Licence et un Master en claviers anciens avec Corina MARTI. Au cours de ses études à la Schola, il a rédigé un mémoire de Master sur le jeu d’orgue au 15ème siècle, d’après un traité de Tomas de Santa Maria du XVIe siècle, sous la direction de Marc LEWON ainsi qu’un autre projet de recherche spécialisée sur la notion de mesure (mensura) en chant grégorien, sous la direction de Christelle CAZAUX. Il a été aussi élève de chant de Katarina LIVLJANIC.

Frédéric Fantasie est chanteur et instrumentiste, qui s’est spécialisé en musique ancienne, obtenant son Cem spécialisation « musique de la Renaissance » au Conservatoire de Tours (juin 2022), de même Ivan LEYMARIE, Professeur de yoga et grand étudiant au Conservatoire de Tours, au département de musique ancienne, dans la classe de Véronique BOURIN. Avec l’ensemble Ut Resonet melos, il s’illustre dans la musique médiévale, plus particulièrement le chant grégorien et les polyphonies des XIe-XIIIe siècles.

Conseils de Robert Schumann aux jeunes musiciens

L’éducation de l’oreille est ce qu’il y a de plus important. Tâchez de bonne heure de distinguer chaque ton et tonalité. Examinez quels sons rendent la cloche, le verre, le coucou, etc…

Répétez souvent la gamme et les autres exercices, mais cela n’est pas suffisant. Il y a beaucoup des gens qui par ce moyen croient atteindre au but suprême, qui jusqu’à l’âge mûr, passent plusieurs heures par jour à faire des exercices purement mécaniques. C’est à peu près comme si l’on tâchait chaque jour de prononcer l’ABC plus vite. Employez mieux votre temps.

Jouez en mesure. Le jeu de beaucoup de virtuoses ressemble à la démarche d’un homme ivre. Ne prenez pas de tels modèles.

Apprenez de bonne heure les lois fondamentales de l’harmonie.

N’ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint. Ils vous souriront, si vous leur en faites autant.

Jouez toujours avec âme et ne vous arrêtez pas au milieu d’un morceau.

Traîner ou hâtez la mesure sont également des fautes.

Tâchez de jouer bien et expressivement des morceaux faciles. Cela vaut mieux que d’exécuter médiocrement des compositions difficiles.

Ayez toujours soin que votre instrument soit bien accordé.

Il faut que vous puissiez non seulement jouer vos morceaux, mais que vous soyez capables de les solfier sans piano ; que votre imagination soit cultivée au point de retenir aussi bien l’harmonie donnée à une mélodie que la mélodie elle-même.

Tâchez même si vous n’avez pas une bonne voix, de chanter à première vue sans l’aide du piano : par ce moyen, votre oreille musicale se perfectionnera continuellement. Mais si vous possédez une bonne voix, n’hésitez pas un moment à la cultiver en la considérant comme le plus beau don que le Ciel vous ait donné.

Il faut vous rendre capable de lire toute musique et de la comprendre par la vue seulement.

Peu importe qui vous écoute quand vous jouez.

Jouez toujours comme si vous étiez auprès d’un maître.

Si quelqu’un venait à placer devant vous une composition pour vous la faire déchiffrer, à première vue, parcourez-la des yeux avant de la jouer.

Quand vous avancez en âge, ne vous occupez pas des choses de mode. Le temps est précieux. Il nous faudrait cent vies, si nous voulions connaître seulement ce qu’il y a de bon.

On ne fait pas des hommes sains en élevant des enfants avec des bonbons. La nourriture spirituelle doit être aussi simple et aussi substantielle que celle du corps. Les maîtres se sont chargés de nous fournir abondamment la première. Tenez-vous-en là !

Quand vos exercices journaliers sont achevés et que vous vous sentez fatigués, ne continuez pas vos études. Il vaut mieux se reposer que travailler sans plaisir et sans fraîcheur d’esprit.

Ne répandez jamais de mauvaises compositions ; aidez au contraire avec ardeur à les supprimer.

Vous ne devez jamais jouer de mauvaises compositions, ni les écouter si vous n’y êtes pas forcés.

Les compositions à passages vieillissent vite. La bravoure n’a de valeur qu’autant qu’elle est mise au service des idées.

Ne recherchez pas cette brillante exécution qu’on appelle la bravoure. Tâchez de produire l’impression en rendant l’idée que le compositeur avait en vue d’exprimer ; vouloir davantage serait ridicule.

Considérez comme quelque chose d’odieux de changer quoi que ce soit aux œuvres des maîtres, d’y rien omettre ou d’y rien ajouter de nouveau. Ce serait la plus grande injure que vous puissiez faire à l’art.

A mesure que vous grandissez, attachez-vous à vous familiarisez avec des partitions plus qu’avec des virtuoses.

Jouez fréquemment les fugues des bons maîtres, particulièrement celle de Bach. Faites votre pain quotidien du Clavier bien tempéré : il fera de vous à lui seul un bon musicien.

Parmi vos camarades, choisissez de préférence ceux qui en savent plus que vous.

Reposez-vous souvent de vos études musicales par la lecture des bons poètes. Promenez-vous assidûment dans la campagne, dans les champs.

Pensez que vous n’êtes pas seuls au monde ; soyez donc modestes.

N’oubliez pas que vous n’avez rien pensé, rien découvert que d’autres ne l’aient pensé ni découvert avant vous ; et l’eussiez-vous fait réellement, considérez-le comme un don du Ciel que vous devez partager avec tous.

L’étude de l’histoire de la musique et la pratique des chefs-d’œuvre de diverses époques vous apprendront le mieux à éviter la présomption.

Le livre de Thibaut sur la « Pureté en musique » est fort beau, vous devez le lire dans l’âge mûr.

Si vous passez devant une église et que vous y entendiez un orgue, entrez et écoutez. S’il vous est même permis de vous asseoir sur le banc de l’orgue, essayez de placer vos petits doigts sur les touches et admirez la grandeur et la puissance de notre art.

Ne négligez aucune occasion de vous exercer sur l’orgue ; il n’y a pas d’instrument aussi efficace pour corriger les erreurs ou les habitudes d’une mauvaise éducation musicale.

Ne refusez jamais de chanter en chœur et particulièrement les parties intermédiaires. Cette pratique contribuera à vous rendre bon musicien.

Mais qu’appelle-t-on bon musicien ? Vous ne l’êtes pas si, tenant vos yeux attachés sur les notes avec anxiété, vous ne venez à bout de faire votre tâche qu’avec peine ; vous ne l’êtes pas si quelqu’un ayant tourné deux pages à la fois, vous restez court et ne pouvez continuer. Mais vous l’êtes si vous pressentez ce qui va suivre ou si vous vous en souvenez dans les morceaux que vous connaissez déjà ; en un mot, si vous avez la musique non seulement dans les doigts, mais encore dans la tête et dans le cœur.

Mettez-vous de bonne heure au fait de l’étude de la voix humaine, dans ses registres principaux. Etudiez-la spécialement dans les chœurs, examinez dans quels intervalles gît la plus haute puissance, et dans quels autres il faut chercher les effets doux et tendres.

Ecoutez avec attention les chansons nationales, c’est une mine inépuisable où l’on trouve les plus belles mélodies qui vous donneront une idée des caractères des différents peuples.

Pénétrez-vous de bonne heure du ton et du caractère de chaque instrument ; accoutumez votre oreille à distinguer le coloris qui lui est propre. Ne négligez pas d’entendre de bons opéras.

Respectez l’ancien mais intéressez-vous au nouveau. N’ayez pas de préjugés contre les noms qui ne sont pas encore connus.

Ne jugez pas du mérite d’une composition après l’avoir entendue une seule fois ; ce qui vous plaît au premier aperçu peut n’être pas le meilleur. Les maîtres veulent être étudiés. Bien des choses ne vous paraîtront claires que dans l’âge mûr.

En jugeant les compositions nouvelles, discernez d’abord si ce sont des œuvres d’art, ou si elles ont pour but d’amuser les amateurs. Défendez les unes mais ne vous irritez pas contre les autres.

La mélodie ! Tel est le cri de guerre des amateurs, mais sachez bien que ce que ces personnes entendent par ce mot, sont des motifs faciles à retenir, rythmiques et agréables. Il en est pourtant d’autres qui ne leur ressemblent guère, et qui, si vous feuilletez Bach, Mozart, ou Beethoven, vous apparaissent bien différents de ceux-ci. Vous serez, je l’espère, bientôt dégoûtés de la monotonie de ce qu’on nomme la mélodie dans les opéras italiens.

Si en promenant vos doigts sur le clavier vous inventez de petites mélodies qui se suivent et s’enchaînent, c’est déjà un joli résultat ; mais si, sans instrument, une seule de ces mélodies arrive à votre esprit, c’est encore mieux et vous devez être cent fois plus satisfaits. C’est qu’alors le sens intérieur du ton s’est éveillé en vous. Les doigts doivent exécuter ce que la tête a conçu, et non le contraire.

Si vous commencez à composer, méditez, combinez, agencez tout dans votre tête, n’essayez pas un morceau au piano avant de l’avoir fixé dans votre esprit. Si la musique procède de votre sens intérieur, si vous l’avez sentie, elle agira de même sur les autres.

Si le Ciel vous a doué d’une imagination active, vous resterez pendant des heures au piano comme si vous étiez ensorcelé ; vous aspirerez à exhaler votre âme dans des harmonies célestes, et vous vous sentirez peut-être d’autant plus mystérieusement ravis dans un cercle magique que le domaine de l’harmonie vous sera moins connu. Ce sont là les heures les plus délicieuses de la jeunesse, mais gardez-vous de vous abandonner trop souvent à ce genre de talent qui vous conduit presque toujours à prodiguer vos forces et votre temps à des fantômes pour ainsi dire. C’est seulement par le signe précis et prononcé de l’écriture que vous arriverez à maîtriser la forme, à énoncer nettement vos idées. Appliquez-vous à composer plus que vous n’improviseriez.

Faites en sorte d’acquérir de bonne heure les connaissances nécessaires pour diriger et conduire un orchestre. Observez souvent les meilleurs chefs d’orchestre ; essayez même de conduire l’orchestre en pensée ; vous vous rendrez mieux compte de ce que vous entendez.

Ne négligez pas l’étude de la vie, aussi bien que celle des autres arts et sciences.

Les lois de la morale régissent l’art.

Vous vous élèverez toujours plus haut par le travail et la persévérance.

Avec une livre de fer qui coûte quelques sous, on fabrique des milliers de ressorts de montre dont la valeur est mille fois centuple de celle du fer. Employez avec fruit la livre que vous avez reçue du Ciel.

Rien de grand ne s’accomplit dans l’art sans enthousiasme.

L’art n’est point là pour procurer la richesse. Soyez un noble artiste et le reste vous sera donné par surcroît.

Vous ne comprendrez l’esprit que lorsque vous serez maîtres de la forme.

Peut-être le génie est-il le seul à comprendre le génie.

Quelqu’un soutenait qu’un musicien devait, à la première audition d’un morceau d’orchestre, quelque compliqué qu’il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C’est la plus grande perfection que l’on puisse imaginer.

ON N’A JAMAIS FINI D’APPRENDRE.

Robert Schumann (1810 – 1856)

(Écrit sur l’Album pour la jeunesse)
(Trad. Yves Hucher. Ed. Buchet/Chastel)