Cagnotte : La formation musicale à CARLO ACUTIS

Chers amis de l’orgue,

Carlo AcutisVoici un appel aux dons un peu particulier : je m’adresse à tous ceux qui, mélomanes, fervents défenseurs de la musique sacrée, regrettent de n’avoir jamais pu la pratiquer faute d’avoir été formés au cours de leur jeunesse.

En créant l’école libre Carlo Acutis en 2021 à Fondettes, nous avons souhaité avec mon mari que la formation musicale fasse partie intégrante du tronc commun de l’école primaire.

Avec l’objectif que les élèves découvrent et pratiquent les 1 500 ans de musique qui nous ont précédés avec des enseignants passionnés qui leur permettent de lire la musique.

Nous savons aujourd’hui par les neurosciences qu’un enfant qui apprend la musique développe autrement son cerveau. Mais notre enthousiasme à transmettre ce goût pour la musique et la joie de la pratiquer se heurte à un défi financier. Notre école étant entièrement libre, elle ne reçoit aucune aide publique et souhaite néanmoins être ouverte à tous sans sélection par l’argent.

Carlo Acutis30 % de nos 200 élèves viennent ainsi de familles disposant d’un quotient familial inférieur à 1 000 €/mois.

Nous ne pouvons équilibrer notre budget que grâce à la généreuse contribution de mécènes qui couvrent 30 % de notre budget de fonctionnement.

Aujourd’hui encore, nous cherchons à financer 60 manuels de formation musicale pour l’école primaire d’ici la rentrée pour un budget total de 1 500 €.

Notre association d’intérêt général est habilité à émettre des reçus fiscaux pour les personnes physiques et les entreprises.

Un don de 300 € représente par exemple un coût net de 100 € pour une personne physique imposée à l’impôt sur le revenu !

Pour participer à la formation des musiciens de demain, n’hésitez à pas cliquer sur le lien ci-dessous :

Cagnotte : « La formation musicale à CARLO ACUTIS » | Leetchi

En précisant votre email, nous pourrons vous envoyer un reçu fiscal (ne pas cocher participation anonyme sur Leetchi ou m’envoyer un email).

Vous pouvez aussi nous envoyer un chèque à l’ordre de l’Association Éducative Carlo Acutis, 15 rue Christophe Plantin, 37230 Fondettes.

Mille mercis d’avance !

Camille Roullier
Pianiste / Enseignante

Éditorial Juillet 2024

Chers amis de l’orgue,

Je suis ravi de m’adresser à vous pour la première fois en tant que nouveau président de notre association. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je prends la direction de cette belle aventure musicale et patrimoniale que nous partageons.

Votre engagement est précieux et vital pour la vie de notre association. C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à faire vivre notre passion commune pour l’orgue et la musique. Je vous invite chaleureusement à visiter notre nouveau site internet, où vous découvrirez toutes les nouveautés de la saison à venir. Nous avons préparé une programmation riche et variée, mettant même en lumière des artistes de renommée internationale.

Je suis particulièrement heureux de vous annoncer notre grand événement de rentrée, qui aura lieu le dimanche 22 septembre, à l’occasion des Journées du Patrimoine. Cet événement se tiendra dans notre magnifique monument historique, notre très belle église, dotée d’une acoustique excellente, parfaite pour mettre en valeur notre orgue remarquable. Nous avons l’honneur d’y accueillir des artistes de tout premier plan et en particulier Michel Bouvard, dont la venue à Fondettes est un événement à ne pas manquer. Il saura, j’en suis sûr, vous émerveiller par la qualité de sa proposition.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, nous vous encourageons vivement à renouveler votre cotisation. Votre soutien financier est essentiel pour la continuité de nos activités et la réalisation de nos projets. De plus, n’hésitez pas à parler autour de vous de notre événement et à inviter vos amis à nous rejoindre pour cette journée mémorable.

Si les concerts proposés les 24 mai et 29 juin derniers ne vous ont malheureusement pas bien mobilisés, je compte sur votre présence pour faire de cet événement un succès retentissant. Votre soutien et votre enthousiasme sont essentiels pour la réussite de nos projets et la pérennité de notre association.

Merci d’avance pour votre engagement et pour votre fidélité. N’oubliez pas de noter la date du 22 septembre dans vos agendas, et au plaisir de vous y retrouver nombreux.

Musicalement vôtre, avec tous nos souhaits de passer un bel été à tous !

Jean-Marie-Besse
Président

Nuit des églises – 29 juin 2024

Saint-Laurent de Rotterdam
Anonyme, 1669, Intérieur d’église St-Laurent de Rotterdam
(Lille, Musée des Beaux-Arts)

La pratique du métier d’organiste, héritière de conservatoires institués après l’extinction des maîtrises cathédrales, est tellement conjointe à l’art instrumental concertant de la fin du XVIIIe siècle puis au concert symphonique du XIXe, instaurant le récital du virtuose isolé, qu’il semble aujourd’hui très difficile de retrouver les conditions d’exercice de l’ancien statut de l’organiste polyphoniste, chantre, maître de chœur, compositeur, de ce que je considère comme cet « âge d’or » (1560-1685), qui précède même notre tant aimé Bach, évidemment héritier de ce monde tout en s’imposant comme novateur.

Jouer de l’orgue n’était guère souvent ouvrir une partition, mais plutôt réduire un motet ou une messe à quatre ou cinq voix d’un prédécesseur franco-flamand, improviser un ricercar ou une fantaisie sur les versets des hymnes ou du Magnificat, pour remplacer ce « chœur des anges » que représentait les chantres, la schola ou la maîtrise, puis, par transposition, l’orgue. La présence des anges sur les buffets d’orgue et des appellations de jeux comme la « voix humaine » (voce umana en Italie) s’explique dans ce contexte, que nous avons presque tous oublié.

TANDEM D’ORGANISTES ET CHANTEURS
Musiques liturgiques de 1500 à 1700

Le programme interprété par deux organistes et chanteurs à distance d’une génération (un trentenaire et un quinquagénaire), spécialisés en musiques anciennes (du médiéval au baroque), tente de remettre en perspective les réalités du métier d’organiste, en proposant un voyage du début de la Renaissance jusqu’à 1700 environ, ce à travers l’Europe, de Burgos à Strabourg, en passant par Lübeck et la cour de Vienne.

Œuvres de Johannes Kotter, Conrad Paumann, Antonio de Cabezón, Thomas Tomkins, Wolfgang Ebner, Heinrich Scheidemann, avec quelques incursions chez Dietrich Buxtehude et Johann Sebastian Bach, les grands maîtres du baroque allemand et international. Laissons-nous émerveiller par la diversité des styles, des écritures – certes savantes – d’un flux musical qui n’a vraiment rien d’austère !


Jean-François Goudesenne. Musicologue médiéviste au CNRS (Orléans), spécialisé dans le chant grégorien, ancien critique musical chez Diapason, son parcours musical est moins connu. Ancien élève de Bernard HÉDIN, après trois prix du Conservatoire de Lille (orgue, Jean BOYER ; clavecin, Noëlle SPIETH et musique de chambre baroque, 1989-1992), il suit quelques stages à Lisieux et Barbaste avec Élisabeth JOYÉ et Pierre HANTAÏ (1998). C’est au département de musique ancienne du Conservatoire de Tours qu’il se perfectionne en claviers anciens, auprès de Jean-Luc ÉTIENNE et Sébastien WONNER (depuis 2017). Son parcours le tourne vers les musiques liturgiques du médiéval au début du baroque, particulièrement vers l’alternatim et l’organologie des instruments antérieurs à 1650. Finaliste au Concours Manchicourt à Nielles-lès-Ardres (septembre 2022) et Cem spécialisation « claviers anciens » au Conservatoire de Tours (juin 2023).

Arthur Wilkens (1993) est un chanteur et organiste professionnel, spécialisé dans les musiques du Moyen-Âge et de la Renaissance. Dans ses travaux, il s’est concentré sur le chant grégorien, la musique mensuraliste et la musique d’orgue des XVe et XVIe siècles. Après avoir étudié la composition et la direction de chœur au Brésil, son pays d’origine, il choisit de poursuivre son cursus de musicien professionnel en France, où au Conservatoire Francis Poulenc à Tours il étudie le clavecin avec Sébastien WONNER et l’orgue avec Jean-Luc ÉTIENNE. Il a poursuivi sa formation en Suisse à la Schola Cantorum de Bâle, institution où il obtient une Licence et un Master en claviers anciens avec Corina MARTI. Au cours de ses études à la Schola, il a rédigé un mémoire de Master sur le jeu d’orgue au 15ème siècle, d’après un traité de Tomas de Santa Maria du XVIe siècle, sous la direction de Marc LEWON ainsi qu’un autre projet de recherche spécialisée sur la notion de mesure (mensura) en chant grégorien, sous la direction de Christelle CAZAUX. Il a été aussi élève de chant de Katarina LIVLJANIC.

Frédéric Fantasie est chanteur et instrumentiste, qui s’est spécialisé en musique ancienne, obtenant son Cem spécialisation « musique de la Renaissance » au Conservatoire de Tours (juin 2022), de même Ivan LEYMARIE, Professeur de yoga et grand étudiant au Conservatoire de Tours, au département de musique ancienne, dans la classe de Véronique BOURIN. Avec l’ensemble Ut Resonet melos, il s’illustre dans la musique médiévale, plus particulièrement le chant grégorien et les polyphonies des XIe-XIIIe siècles.

Conseils de Robert Schumann aux jeunes musiciens

L’éducation de l’oreille est ce qu’il y a de plus important. Tâchez de bonne heure de distinguer chaque ton et tonalité. Examinez quels sons rendent la cloche, le verre, le coucou, etc…

Répétez souvent la gamme et les autres exercices, mais cela n’est pas suffisant. Il y a beaucoup des gens qui par ce moyen croient atteindre au but suprême, qui jusqu’à l’âge mûr, passent plusieurs heures par jour à faire des exercices purement mécaniques. C’est à peu près comme si l’on tâchait chaque jour de prononcer l’ABC plus vite. Employez mieux votre temps.

Jouez en mesure. Le jeu de beaucoup de virtuoses ressemble à la démarche d’un homme ivre. Ne prenez pas de tels modèles.

Apprenez de bonne heure les lois fondamentales de l’harmonie.

N’ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint. Ils vous souriront, si vous leur en faites autant.

Jouez toujours avec âme et ne vous arrêtez pas au milieu d’un morceau.

Traîner ou hâtez la mesure sont également des fautes.

Tâchez de jouer bien et expressivement des morceaux faciles. Cela vaut mieux que d’exécuter médiocrement des compositions difficiles.

Ayez toujours soin que votre instrument soit bien accordé.

Il faut que vous puissiez non seulement jouer vos morceaux, mais que vous soyez capables de les solfier sans piano ; que votre imagination soit cultivée au point de retenir aussi bien l’harmonie donnée à une mélodie que la mélodie elle-même.

Tâchez même si vous n’avez pas une bonne voix, de chanter à première vue sans l’aide du piano : par ce moyen, votre oreille musicale se perfectionnera continuellement. Mais si vous possédez une bonne voix, n’hésitez pas un moment à la cultiver en la considérant comme le plus beau don que le Ciel vous ait donné.

Il faut vous rendre capable de lire toute musique et de la comprendre par la vue seulement.

Peu importe qui vous écoute quand vous jouez.

Jouez toujours comme si vous étiez auprès d’un maître.

Si quelqu’un venait à placer devant vous une composition pour vous la faire déchiffrer, à première vue, parcourez-la des yeux avant de la jouer.

Quand vous avancez en âge, ne vous occupez pas des choses de mode. Le temps est précieux. Il nous faudrait cent vies, si nous voulions connaître seulement ce qu’il y a de bon.

On ne fait pas des hommes sains en élevant des enfants avec des bonbons. La nourriture spirituelle doit être aussi simple et aussi substantielle que celle du corps. Les maîtres se sont chargés de nous fournir abondamment la première. Tenez-vous-en là !

Quand vos exercices journaliers sont achevés et que vous vous sentez fatigués, ne continuez pas vos études. Il vaut mieux se reposer que travailler sans plaisir et sans fraîcheur d’esprit.

Ne répandez jamais de mauvaises compositions ; aidez au contraire avec ardeur à les supprimer.

Vous ne devez jamais jouer de mauvaises compositions, ni les écouter si vous n’y êtes pas forcés.

Les compositions à passages vieillissent vite. La bravoure n’a de valeur qu’autant qu’elle est mise au service des idées.

Ne recherchez pas cette brillante exécution qu’on appelle la bravoure. Tâchez de produire l’impression en rendant l’idée que le compositeur avait en vue d’exprimer ; vouloir davantage serait ridicule.

Considérez comme quelque chose d’odieux de changer quoi que ce soit aux œuvres des maîtres, d’y rien omettre ou d’y rien ajouter de nouveau. Ce serait la plus grande injure que vous puissiez faire à l’art.

A mesure que vous grandissez, attachez-vous à vous familiarisez avec des partitions plus qu’avec des virtuoses.

Jouez fréquemment les fugues des bons maîtres, particulièrement celle de Bach. Faites votre pain quotidien du Clavier bien tempéré : il fera de vous à lui seul un bon musicien.

Parmi vos camarades, choisissez de préférence ceux qui en savent plus que vous.

Reposez-vous souvent de vos études musicales par la lecture des bons poètes. Promenez-vous assidûment dans la campagne, dans les champs.

Pensez que vous n’êtes pas seuls au monde ; soyez donc modestes.

N’oubliez pas que vous n’avez rien pensé, rien découvert que d’autres ne l’aient pensé ni découvert avant vous ; et l’eussiez-vous fait réellement, considérez-le comme un don du Ciel que vous devez partager avec tous.

L’étude de l’histoire de la musique et la pratique des chefs-d’œuvre de diverses époques vous apprendront le mieux à éviter la présomption.

Le livre de Thibaut sur la « Pureté en musique » est fort beau, vous devez le lire dans l’âge mûr.

Si vous passez devant une église et que vous y entendiez un orgue, entrez et écoutez. S’il vous est même permis de vous asseoir sur le banc de l’orgue, essayez de placer vos petits doigts sur les touches et admirez la grandeur et la puissance de notre art.

Ne négligez aucune occasion de vous exercer sur l’orgue ; il n’y a pas d’instrument aussi efficace pour corriger les erreurs ou les habitudes d’une mauvaise éducation musicale.

Ne refusez jamais de chanter en chœur et particulièrement les parties intermédiaires. Cette pratique contribuera à vous rendre bon musicien.

Mais qu’appelle-t-on bon musicien ? Vous ne l’êtes pas si, tenant vos yeux attachés sur les notes avec anxiété, vous ne venez à bout de faire votre tâche qu’avec peine ; vous ne l’êtes pas si quelqu’un ayant tourné deux pages à la fois, vous restez court et ne pouvez continuer. Mais vous l’êtes si vous pressentez ce qui va suivre ou si vous vous en souvenez dans les morceaux que vous connaissez déjà ; en un mot, si vous avez la musique non seulement dans les doigts, mais encore dans la tête et dans le cœur.

Mettez-vous de bonne heure au fait de l’étude de la voix humaine, dans ses registres principaux. Etudiez-la spécialement dans les chœurs, examinez dans quels intervalles gît la plus haute puissance, et dans quels autres il faut chercher les effets doux et tendres.

Ecoutez avec attention les chansons nationales, c’est une mine inépuisable où l’on trouve les plus belles mélodies qui vous donneront une idée des caractères des différents peuples.

Pénétrez-vous de bonne heure du ton et du caractère de chaque instrument ; accoutumez votre oreille à distinguer le coloris qui lui est propre. Ne négligez pas d’entendre de bons opéras.

Respectez l’ancien mais intéressez-vous au nouveau. N’ayez pas de préjugés contre les noms qui ne sont pas encore connus.

Ne jugez pas du mérite d’une composition après l’avoir entendue une seule fois ; ce qui vous plaît au premier aperçu peut n’être pas le meilleur. Les maîtres veulent être étudiés. Bien des choses ne vous paraîtront claires que dans l’âge mûr.

En jugeant les compositions nouvelles, discernez d’abord si ce sont des œuvres d’art, ou si elles ont pour but d’amuser les amateurs. Défendez les unes mais ne vous irritez pas contre les autres.

La mélodie ! Tel est le cri de guerre des amateurs, mais sachez bien que ce que ces personnes entendent par ce mot, sont des motifs faciles à retenir, rythmiques et agréables. Il en est pourtant d’autres qui ne leur ressemblent guère, et qui, si vous feuilletez Bach, Mozart, ou Beethoven, vous apparaissent bien différents de ceux-ci. Vous serez, je l’espère, bientôt dégoûtés de la monotonie de ce qu’on nomme la mélodie dans les opéras italiens.

Si en promenant vos doigts sur le clavier vous inventez de petites mélodies qui se suivent et s’enchaînent, c’est déjà un joli résultat ; mais si, sans instrument, une seule de ces mélodies arrive à votre esprit, c’est encore mieux et vous devez être cent fois plus satisfaits. C’est qu’alors le sens intérieur du ton s’est éveillé en vous. Les doigts doivent exécuter ce que la tête a conçu, et non le contraire.

Si vous commencez à composer, méditez, combinez, agencez tout dans votre tête, n’essayez pas un morceau au piano avant de l’avoir fixé dans votre esprit. Si la musique procède de votre sens intérieur, si vous l’avez sentie, elle agira de même sur les autres.

Si le Ciel vous a doué d’une imagination active, vous resterez pendant des heures au piano comme si vous étiez ensorcelé ; vous aspirerez à exhaler votre âme dans des harmonies célestes, et vous vous sentirez peut-être d’autant plus mystérieusement ravis dans un cercle magique que le domaine de l’harmonie vous sera moins connu. Ce sont là les heures les plus délicieuses de la jeunesse, mais gardez-vous de vous abandonner trop souvent à ce genre de talent qui vous conduit presque toujours à prodiguer vos forces et votre temps à des fantômes pour ainsi dire. C’est seulement par le signe précis et prononcé de l’écriture que vous arriverez à maîtriser la forme, à énoncer nettement vos idées. Appliquez-vous à composer plus que vous n’improviseriez.

Faites en sorte d’acquérir de bonne heure les connaissances nécessaires pour diriger et conduire un orchestre. Observez souvent les meilleurs chefs d’orchestre ; essayez même de conduire l’orchestre en pensée ; vous vous rendrez mieux compte de ce que vous entendez.

Ne négligez pas l’étude de la vie, aussi bien que celle des autres arts et sciences.

Les lois de la morale régissent l’art.

Vous vous élèverez toujours plus haut par le travail et la persévérance.

Avec une livre de fer qui coûte quelques sous, on fabrique des milliers de ressorts de montre dont la valeur est mille fois centuple de celle du fer. Employez avec fruit la livre que vous avez reçue du Ciel.

Rien de grand ne s’accomplit dans l’art sans enthousiasme.

L’art n’est point là pour procurer la richesse. Soyez un noble artiste et le reste vous sera donné par surcroît.

Vous ne comprendrez l’esprit que lorsque vous serez maîtres de la forme.

Peut-être le génie est-il le seul à comprendre le génie.

Quelqu’un soutenait qu’un musicien devait, à la première audition d’un morceau d’orchestre, quelque compliqué qu’il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C’est la plus grande perfection que l’on puisse imaginer.

ON N’A JAMAIS FINI D’APPRENDRE.

Robert Schumann (1810 – 1856)

(Écrit sur l’Album pour la jeunesse)
(Trad. Yves Hucher. Ed. Buchet/Chastel)

Éditorial juin 2024

Madame, Monsieur, Chers amis,

Une page s’est tournée vendredi 31 mai 2024 sous la Présidence de notre ami Étienne Rouxel. Il clôturait l’Assemblée Générale et veillait à organiser l’avenir harmonieusement. Notre gratitude est grande pour tout le travail accompli avec Étienne depuis huit ans et demie. L’Orgue Notre-Dame est là, dans la belle église de Fondettes. Il est bien là, instrument sacré, inauguré brillamment il y a deux ans, « objet » patrimonial destiné au service de tous.

Quelle joie d’entendre l’orgue sous les doigts de Rémy Crépin, organiste de la paroisse dans un « triptyque en la mineur » de Jean Sébastien Bach, en introduction de la dernière Assemblée Générale présidée par notre ami Étienne Rouxel ! Merci à Rémy pour son choix du magnifique et émouvant Prélude en la mineur puis du mouvement lent de la sonate en trio en Do Majeur ainsi que du 1er mouvement du célèbre concerto en la mineur de Bach ! Une fois de plus, la musique exprimait l’indicible émotion de ce jour très particulier pour notre Association.

Il appartient maintenant à l’Association de Faire connaître l’ONDF en s’appuyant sur la haute qualité de son projet, de son instrument et de sa programmation culturelle. Nous allons développer l’œuvre entreprise avec Étienne. La remarquable acoustique de l’église et la parfaite harmonisation de l’instrument séduiront et surprendront visiteurs et auditeurs. L’orgue, par ses couleurs davantage que par sa puissance est capable d’émouvoir fortement et le troisième clavier, prévu comme un complément ajoutera une palette riche de couleurs sonores très douces. Un jour tout l’œuvre de Jean Sébastien Bach pour orgue sera donnée ici, à Fondettes !

L’effort commun va porter avant tout sur la communication pour mettre en valeur notre Patrimoine et tenter d’obtenir l’adhésion d’un public prêt à soutenir le patrimoine culturel et les propositions musicales de l’ONDF. Le nouveau Conseil d’Administration ONDF élu à l’unanimité vendredi 31 mai 2024, comptant de nouveaux membres, va prendre à bras le corps cette communication pour faire connaître et aimer davantage l’orgue de Fondettes.

Dès à présent différentes démarches sont entreprises dans ce sens et des partenariats se nouent avec le tissu local avant tout mais pas seulement ! Que chacun participe à sa mesure au développement de la Culture musicale ici, à Fondettes !

Le Concert du Patrimoine du dimanche 22 septembre à 16h se prépare avec le grand organiste français Michel Bouvard. Il a choisi de venir à Fondettes pour un Concert Bach qu’il commentera lui-même depuis l’orgue, en grand pédagogue. Il est organiste titulaire de l’orgue de la basilique Saint Sernin de Toulouse, professeur émérite au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris.

Retenez la date du 22 septembre 2024 ! Aidez-nous à faire connaître l’évènement à l’occasion de ce prochain dimanche du Patrimoine !

Ensuite, au printemps 2025 ce n’est rien moins que la Passion selon St Jean de Johann Sebastian Bach qui sera donnée à Fondettes avec Francis Bardot, Président de la Société française des chefs de chœurs, il vient d’accepter la Vice-Présidence de l’ONDF en signe d’amitié. Il dirigera ici cette œuvre mythique de Bach avec les solistes et chœurs d’Ile de France le samedi 17 mai 2025.

Vous pourrez dès à présent retrouver tous les renseignements sur l’agenda du nouveau site ONDF avec nos activités comme notre prochain rendez-vous avec l’audition du 29 juin à 20h30 dans le cadre de « La Nuit des Eglises » par Jean-François Goudesenne, chercheur au CNRS, excellent organiste et chanteur pour un programme de musiques anciennes. (Entrée libre).

Merci à Patrice Gauron d’être le constructeur et le webmestre de ce nouveau site : orgue-fondettes.eu. Mettez cette adresse dans vos favoris : https://orgue-fondettes.eu/. Et vous pourrez également nous écrire sur : contact@orgue-fondettes.eu ou webmaster@orgue-fondettes.eu Notre adresse postale associative est inchangée : ONDF – 27 BIS rue Auguste Renoir 37230 Fondettes.

N’hésitez pas à communiquer vous-mêmes, à nous faire des retours, à faire connaître l’ONDF. Ensemble nous allons pouvoir partager de belles émotions musicales et la « Collection Fondettes » (faite d’enregistrements audio et video) va s’enrichir de nombreuses pages nouvelles !

À bientôt.
Pour l’ONDF
Jean-Marie Besse
Président

Éditorial avril 2024

Madame, Monsieur, Chers amis,

Nous avons le plaisir de vous inviter aux différents événements de votre ONDF pour le mois de mai 2024.

Tout d’abord le jeudi 9 à 16h30, jour de l’Ascension, Fabrice Lachassagne donnera un concert d’improvisations dont il a le secret. Les paroissiens de longue date se souviennent l’avoir connu dans sa jeunesse principalement au Vieux Bourg mais aussi à Fondettes et à Luynes, où il a bien souvent accompagné les offices et organisé des auditions et concerts.

C’est avec plaisir que nous lui réserverons le meilleur accueil pour ce concert dans le style baroque à travers un « Voyage à Hambourg au seuil du XVIIIe siècle ».

Le verre de l’amitié sera offert à l’issue du concert. Participation libre.


Le vendredi 24 à 20h30, Franck Besingrand, Compositeur et Musicologue, organiste de Rodez, offrira un concert intitulé « Poésie et Orgue ». Il sera accompagné de Céline Lemoine, récitante, et fera sonner votre Orgue Notre-Dame dans un répertoire choisi de l’époque baroque. Vous reconnaîtrez avec plaisir bien des pièces où la poésie conduira la musique.

Le verre de l’amitié sera offert à l’issue du concert et Franck Besingrand dédicacera son programme, ses livres et ses enregistrements.

Prix des places : 15 €, réduit à 8 € pour les adhérents, étudiants et demandeurs d’emploi, gratuit pour les enfants de moins de 16 ans. Ouverture des portes à partir de 20h.


Retenez dès à présent le vendredi 31 mai à 20h.

En prélude à l’Assemblée Générale Ordinaire annuelle, notre ami Rémy Crépin fera sonner notre orgue avec deux petites pièces brillantes. Suivront les différents rapports du Président, du Trésorier, du Directeur Artistique et les questions diverses conformément la convocation.

Cette année nous pourrons remercier Étienne Rouxel qui n’a pas souhaité renouveler son mandat de Président ainsi que plusieurs membres du Conseil d’Administration. Nous faisons appel à votre candidature pour des postes à pourvoir, en particulier celui de Trésorier.


Le Père Bruno Guicheteau célèbrera la messe de ce jeudi 25 avril à 9h à l’intention de l’avenir de l’ONDF. Cette messe a été demandée par le dernier Conseil d’Administration.


Si vous souhaitez renouveler votre adhésion pour cette année 2024, il vous est possible de le faire en cliquant sur ce lien : Adhésion

Il vous suffit de vous identifier par votre adresse courriel. Vous pourrez également renouveler votre adhésion à chacun de ces trois événements.

À bientôt.

Pour l’ONDF

Jean-Sébastien Bach

Johann Sebastian Bach
Portrait d’Elias Gottlob Haussmann, 1746 (Stadtgeschichtliches Museum Leipzig)
Jean-Sébastien Bach est né à Eisenach le 21 ou le 31 mars 1685 et mort à Leipzig le 28 juillet 1750.

Issu d’une famille de musiciens établis en Thuringe depuis deux siècles et qui se perpétuera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il est de bonne heure orphelin. Il fait ses études à Ohrdruf, puis à Lüneburg, en Allemagne du Nord. S’il ne fréquente pas l’université, il développe sa culture classique et, surtout, s’adonne très tôt à la musique avec la plus grande ardeur : il apprend le violon, le clavecin, puis l’orgue et la composition, surtout en autodidacte, manifestant une inlassable curiosité pour tous les interprètes et compositeurs qu’il lui est donné d’entendre et dont les partitions peuvent lui passer entre les mains.

Très jeune, sa maîtrise à l’orgue lui vaut ses premiers postes. À Arnstadt, de 1703 à 1707, organiste à l’Église neuve, il s’est déjà familiarisé avec les organistes-compositeurs des Flandres et de l’Allemagne du Nord, et les maîtres français. Organiste à l’église Saint-Blaise de Mühlhausen, en 1707-1708, il s’y affirme également comme un expert en facture d’orgues, qualité qui lui sera unanimement reconnue jusqu’à la fin de ses jours, et écrit ses premières cantates. De 1708 à 1717, il occupe à la cour de Weimar le poste d’organiste de la Chapelle ducale et de musicien de la Chambre. Période faste – celle, aussi, de son premier mariage, des premières naissances –, c’est alors que se développe sa réputation d’incomparable virtuose, d’expert exigeant, de pédagogue et de compositeur de la plus haute qualité.

Un certain nombre, sinon la totalité, des cantates écrites durant les dernières années passées à Weimar seront reprises à Leipzig. C’est à Weimar encore qu’il découvre et adopte l’art des Italiens, que se mûrit une technique de compositeur dans laquelle il entreprend une vaste et originale synthèse des styles de son temps. Et c’est surtout de Weimar que date une grande partie de ses œuvres pour orgue. De 1717 à 1723, il sera le Konzertmeister de la petite cour de Cothen (Köthen), où le prince Léopold attire les meilleurs instrumentistes. En cette cour calviniste, le musicien n’aura pas de fonction d’organiste, mais composera de nombreuses œuvres de musique instrumentale s’intéressant toujours de plus près aux questions de lutherie et de facture. En 1723, il devient cantor de Saint-Thomas et Director Musices de la ville de Leipzig, l’un des postes les plus importants de l’Allemagne après celui de Hambourg, où officie son ami Telemann. Là, s’il n’occupe pas d’emploi d’organiste, il a à enseigner la musique aux élèves de l’école, à gérer entièrement la musique dans les quatre églises principales de la ville et à l’université (c’est-à-dire à écrire ou choisir les œuvres, en trouver et former les exécutants, à les faire répéter, etc.). Tâche écrasante, qui va se manifester d’abord par la constitution d’un répertoire de quelque trois cents cantates, puis par son activité d’animateur du Collegium Musicum, orchestre d’étudiants donnant un concert par semaine, et comme pédagogue.

Peu à peu, le compositeur travaille davantage ses œuvres nouvelles, les mettant au point en vue de la publication, il reprend des œuvres anciennes pour les parachever, et, les dernières années de sa vie, s’absorbe dans la spéculation intellectuelle, échafaudant un véritable testament dans les grands domaines où il s’est illustré : le contrepoint avec L’Art de la fugue, le canon avec l’Offrande musicale et les Variations canoniques pour orgue, l’oratorio avec le Credo de la Messe en si mineur, la variation avec les Variations Goldberg, le prélude et fugue avec le deuxième Livre du Clavier bien tempéré.

Après sa mort, il ne tombera pas dans l’oubli qu’ont connu ses contemporains. Un réseau d’enfants, de disciples, d’élèves et d’admirateurs se communiquera des copies de partitions et perpétuera un art que cultiveront plus tard Mozart, Beethoven et Mendelssohn.

Extrait du « Guide de la musique d’orgue » de Gilles Cantagrel.

L’œuvre pour orgue de Bach est essentiellement liée à la pratique de la liturgie et à sa foi luthérienne. Lui-même a été employé comme organiste d’église ou de chapelle. Fonctionnaire du culte, il a donc eu à accompagner chants et instruments, et à exécuter de nombreuses partitions ; mais, compositeur dans l’âme, il a surtout pu créer des œuvres pour son propre usage, des œuvres qui convinssent à sa sensibilité personnelle, à ses exigences de musicien et de croyant, et à ses ressources d’exécutant virtuose.

Bonne Année 2024

Chers amis membres et donateurs,

Voici presque deux ans, en mai 2022, nous avions l’immense joie d’assister à l’éveil et à l’inauguration de notre orgue ! Le chemin fut rude ! Vous le savez pour en avoir suivi les innombrables et improbables péripéties !

Aujourd’hui, l’orgue est là, sonnant sous les voutes de notre belle église à l’occasion de nos concerts et pour orner les messes dominicales comme les autres liturgies (mariages, enterrements…).

Nous en goûtons à chaque fois l’exceptionnelle palette sonore dont l’étendue et la qualité n’en finissent pas de nous étonner.

Qu’on se souvienne seulement de l’improvisation profondément originale de Xavier-Charles Catta le 1er octobre 2023 sur un thème du groupe de rock Métallica : « Nothing else matters » ! Pour ceux qui n’auraient pas eu le privilège de l’écouter ce jour-là ou ceux qui voudraient le réentendre, une séance de « rattrapage » vous est offerte sur notre site internet (menu Écouter).

Pour 2024, une série de concerts est en cours de préparation. Elle vous sera détaillée par notre Conservateur et Directeur artistique, Jean-Marie Besse, dont l’infatigable énergie ne connaît pas de baisse de régime !

Faites vivre avec nous cet orgue magnifique !

Nous avons besoin de votre enthousiasme ! Vos cotisations, preuves concrètes de votre attachement à notre œuvre commune, sont pour nous un encouragement sans égal, comme vos dons pour programmer des concerts de qualité.

Et envisager, pour un avenir que nous souhaitons aussi proche que possible, la mise en œuvre du troisième clavier qui viendra enrichir encore l’éventail des possibilités de notre instrument, ce qui en fera un orgue baroque incontournable en Touraine et même dans toute notre Région !

Merci ! Oui merci à chacun d’entre vous pour votre soutien !

Tous les membres du Conseil d’Administration vous offrent de tout cœur leurs meilleurs vœux pour cette année 2024, un peu entamée déjà ! Avec notre indéfectible amitié !

Étienne ROUXEL
Président

Qu’est-ce que le Concert Spirituel ?

Références :
https://www.musicologie.org/sites/c/concert_spirituel.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Concert_spirituel
https://www.fondationbs.org/notre-communaute/laureats-et-projets/le-concert-spirituel


Texte du Pape François lu par Étienne Rouxel :

Au lieu du jeûne de viande en Carême, il est venu à l’idée du pape François de nous proposer une quinzaine d’actes de charité simples et donc à la portée de chacun d’entre nous !

Ecoutez et goûtez-en la beauté !

1. Saluons avec joie ces gens que nous rencontrons tous les jours.
2. Remercions, même si nous n’avons pas formellement à le faire.
3. Ne manquons jamais une occasion de dire aux autres combien nous les aimons.
4. Ecoutons l’histoire de l’autre, sans préjugé et avec amour.
5. Arrêtons-nous pour aider celui qui en a besoin.
6. Soyons vraiment attentifs à ce qu’il nous dit.
7. Qu’il nous soit donné de savoir rendre le moral à quelqu’un.
8. Célébrons les qualités et les succès de l’autre.
9. De l’abondance de nos biens, extrayons ceux que nous n’utilisons pas pour les donner généreusement à ceux qui sont dans le besoin.
10. Aidons quand il le faut pour que quelqu’un d’autre puisse prendre un peu de repos.
11. Corrigeons avec amour, sans nous taire par peur.
12. Ayons de riches et bons échanges avec ceux qui sont près de nous.
13. Veillons tout simplement à prendre notre part dans la vie de notre maisonnée.
14. Aidons notre prochain à surmonter les obstacles.
15. Appelons vos parents, assistons-les si nous avons la chance de les avoir encore.

Et après ces quinze conseils de Carême, Notre Saint Père poursuit :

16. Jeûnons de mots blessants pour en choisir de bienveillants.
17. Jeûnons de mécontentements et emplissons-nous de gratitude.
18. Jeûnons de colère et remplissons-nous de mansuétude et de patience.
19. Jeûnons de pessimisme et emplissons nos cœurs d’espoir et d’optimisme.
20. Jeûnons de soucis qui nous assaillent et grandissons dans la confiance en Dieu.
21. Jeûnons de récriminations et de plaintes et contentons-nous des choses simples de la vie.
22. Refusons le stress des pressions et emplissons nos cœurs de prière.
23. Remplaçons tristesse et amertume par le sourire des lèvres et la joie du cœur.
24. Chassons l’égoïsme et choisissons la compassion pour les autres.
25. Chassons le ressentiment pour répandre douceur et conciliation dans les cœurs.
26. Jeûnons de bruits et de paroles pour laisser pénétrer en nous silence et écoute du Seigneur et des autres.

Si nous tentons tous ce jeûne, le quotidien sera rempli de PAIX, de CONFIANCE de JOIE et de VIE ! Deo Gratias !


Réflexions sur la beauté (extraits de Victor Hugo), lu par Frédéric Ohlen :

« Un homme a, par don de nature ou par développement d’éducation, le sentiment du Beau. Supposez-le en présence d’un chef-d’œuvre, même d’un de ces chefs-d’œuvre qui semblent inutiles, c’est-à-dire qui sont créés sans souci direct de l’humain, du juste et de l’honnête, dégagés de toute préoccupation de conscience et de faits, sans autre but que le Beau ; c’est une statue, c’est un tableau, c’est une symphonie, c’est un édifice, c’est un poème. En apparence, cela ne sert à rien ; à quoi bon une Vénus ? à quoi bon une flèche d’église ? à quoi bon une ode sur le printemps ou l’aurore, etc., avec ses rimes ? Mettez cet homme devant cette œuvre. Que se passe-t-il en lui ? Le Beau est là. L’homme regarde, l’homme écoute ; peu à peu, il fait plus que regarder, il voit ; il fait plus qu’écouter, il entend. Le mystère de l’art commence à opérer ; toute œuvre d’art est une bouche de chaleur vitale. »

Il y a de l’irradiation dans le beau, et par conséquent du mystère, car toute irradiation vient de plus loin que l’homme. Lors même que l’irradiation vient de l’intérieur de l’homme, elle vient de plus loin que lui. Il y a dans l’homme un autre que l’homme, et cet autre est situé dans les profondeurs. En deçà, au-delà, plus haut, plus bas, ailleurs. Le dedans de l’homme est dehors. Qui oserait dire que notre conscience, c’est nous ? Avant de penser le beau, on le sent. C’est là le propre de tout ce qui appartient à l’absolu.

L’absolu s’appelle aussi l’infini. L’infini dépasse l’intelligence terrestre qui est pourtant contrainte de l’accepter, au moins en tant que fait et réalité. Pourquoi ? Parce qu’elle le sent. Ce sentiment-là est en toute chose la grande lumière. Il révèle le juste, et il révèle le beau. Faire son devoir, c’est accepter l’infini.

La pression de l’infini sur l’homme fait jaillir de l’homme le grand. Le raisonnement suit le sentiment, et l’infini que le sentiment a proclamé, le raisonnement le démontre. Le raisonnement prouve l’infini comme le flot prouve l’écueil, en s’y brisant. La raison en vient à ceci que, tout en n’imaginant point comment l’infini peut être, elle ne saurait admettre que l’infini ne soit pas. C’est là, dans la mesure humaine, ce que nous appelons comprendre.

« Vous êtes-vous parfois replié sur vous-même, plongeant vos yeux dans votre propre mystère, songeant et sondant ? Qu’avez-vous vu ? Une immensité. Une immensité, noire pour quelques-uns, sereine pour quelques autres, trouble pour la plupart.

Presque tous les penseurs qui se recueillent et méditent aperçoivent en eux-mêmes (c’est-à-dire dans l’univers, l’homme étant un microcosme) une sorte de vide d’abord terrible, toutes les hypothèses des philosophies et des religions superposées comme des voûtes d’ombre, la causalité, la substance, l’essence, le dôme informe de l’abstraction, des porches mystérieux ouverts sur l’infini, au fond, une lueur. Peu à peu des linéaments se dessinent dans cette brume, des promontoires apparaissent dans cet océan, des fixités se dressent dans ces profondeurs ; une sorte d’affirmation se dégage lentement de ce gouffre et de ce vertige.

Ce phénomène de vision intérieure est l’intuition.

…L’intuition est à la raison ce que la conscience est à la vertu : le guide voilé, l’éclaireur souterrain, l’avertisseur inconnu, mais renseigné, la vigie sur la cime sombre. Là où le raisonnement s’arrête, l’intuition continue. L’escarpement des conjectures ne l’intimide pas. Elle a de la certitude en elle comme l’oiseau. L’intuition ouvre ses ailes et s’envole et plane majestueusement au-dessus de ce précipice, le possible. Elle est à l’aise dans l’insondable ; elle y va et vient ; elle s’y dilate ; elle y vit. Son appareil respiratoire est propre à l’infini. Par moments, elle s’abat sur quelque grand sommet, s’arrête et contemple. Elle voit le dedans.

Le raisonnement vulgaire rampe sur les surfaces ; l’intuition explore et scrute le dessous.

L’intuition, comme la conscience, est faite de clarté directe ; elle vient de plus loin que l’homme ; elle va au-delà de l’homme ; elle est dans l’homme et dans le mystère ; ce qu’elle a d’indéfini finit toujours par arriver. Le prolongement de l’intuition, c’est Dieu. Et c’est parce qu’elle est surhumaine qu’il faut la croire ; c’est parce qu’elle est mystérieuse qu’il faut l’écouter ; c’est parce qu’elle semble obscure qu’elle est lumineuse. »


Benoît XVI – L’esprit de la musique P. 171 Ste Cécile, lu par Frédéric Ohlen :

« Chantez au Seigneur un chant nouveau » (Ps 149,1) : cette invitation revient souvent dans le Psautier au point que l’on pourrait dire que ce grand livre de chants du peuple de Dieu est précisément né de cette invitation. Deux choses sont importantes. D’abord, l’homme doit chanter le Seigneur. Quand l’homme chante-t-il ? comment se fait-il que les hommes se mettent à chanter au lieu de seulement parler ? Nous pourrions répondre que l’homme chante quand il est touché par une grande joie. Il chante quand il doit exprimer quelque chose qui ne peut plus être exprimé par la voie normale de la parole. Il a besoin alors d’une nouvelle dimension du discours, de la communication, qui ne renonce pas à la la raison mais qui la dépasse et ouvre de nouvelles possibilités perceptives. L’homme chante quand il veut donner la joie. Il chante quand l’amour veut se manifester et se faire sentir – cantare amantis est – dit St Augustin : l’amour, être aimé et pouvoir aimer, est la grande joie qui entrouvre dans l’homme cette nouvelle modalité d’expression. L’invitation à chanter au Seigneur un chant nouveau signifie donc : laissez-vous toucher par la proximité de Dieu, laissez entrer dans votre âme la présence de son amour. Laissez-vous combler de joie par Dieu qui se montre à nous, qui nous a créés et qui ne nous abandonne pas. Alors vous chanterez.

Puis vient l’autre aspect de cette invitation à « chanter au Seigneur un chant nouveau » : la louange adressée à Dieu ne doit jamais s’interrompre. En Israël ce fut d’abord le rappel d’avoir été sauvé de la menace des Egyptiens au passage de la mer Rouge qui suscita un chant nouveau au Seigneur. Le récit de la traversée de la mer s’achève en effet par un chant, le premier chant à proprement parler de l’histoire d’Israël : « Alors Moïse et les Israélites chantèrent à Dieu cet hymne … : « j’élève au Seigneur un chant parce qu’il est le Très-Haut… Ma force et mon chant, c’est le Seigneur, qui est devenu mon sauveur. Lui, il est mon Dieu et je veux le louer… » (Ex 15,1 sv). Après un événement comme celui qu’avait alors vécu Israël, devait éclater une joie que le discours normal ne pouvait suffire à exprimer. Le chant, le fait de chanter pour le Seigneur était né… le thème du salut obtenu au bord de la Mer de Joncs revient très souvent dans les psaumes. Il n’a cessé de réjouir les hommes et a inspiré leurs chants. Mais dans le Psautier, c’est ensuite David qui est considéré comme le fondateur nouveau et authentique de la musique liturgique dans laquelle se mêlent voix et instruments de toutes sortes. Il devient en même temps évident que Dieu n’est pas un Dieu du passé mais qu’il continue d’agir. On y découvre alors de nouvelles raisons de le louer. Les chants à sa louange doivent toujours continuer. Apparaît à ce moment l’usage de l’expression : « si tu m’exauces comme autrefois tu sauvas nos pères, alors je te louerai dans la grande assemblée » ( Cf. Ps 22,4-6.23.26). une part non négligeable des psaumes est née de tels vœux et des expériences qui étaient derrière. « Chanter au Seigneur un chant nouveau » signifie que l’homme doit prendre conscience de la présence de Dieu, de son agir ici et maintenant, et par son chant, il doit rendre visible aux autres hommes le faisceau de lumière divine qui l’a touché. Le chant nouveau est nécessaire afin que la vérité sur Dieu et sur l’homme se dévoile fragment par fragment. Il est nécessaire parce que ce n’est que dans la lumière de pareilles expériences toujours nouvelles qui s’expriment dans le chant et qui deviennent perceptibles ainsi aux autres que nous réussissons à supporter les tribulations du monde, que nous pouvons devenir des hommes qui espèrent et qui continuent à aimer.

Éditorial octobre 2023

Madame, Monsieur, Chers adhérents,

Il y a un an, le 19 octobre 2022, Annie Robert, alors Trésorière de l’ONDF, nous quittait.

Une messe sera célébrée à son intention jeudi prochain 19 octobre à 9h en l’église Saint-Symphorien de Fondettes par le Père Bruno Guicheteau, nouveau curé de la paroisse Bienheureuse Jeanne Marie de Maillé.

Nous invitons les membres et les amis de l’association à s’unir par la présence, la pensée et la prière à cette cérémonie en son honneur.

Pour le Président,
Jean Marie Besse,
Secrétaire et Conservateur de l’Orgue Notre-Dame de Fondettes.