Références :
https://www.musicologie.org/sites/c/concert_spirituel.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Concert_spirituel
https://www.fondationbs.org/notre-communaute/laureats-et-projets/le-concert-spirituel
Texte du Pape François lu par Étienne Rouxel :
Au lieu du jeûne de viande en Carême, il est venu à l’idée du pape François de nous proposer une quinzaine d’actes de charité simples et donc à la portée de chacun d’entre nous !
Ecoutez et goûtez-en la beauté !
1. Saluons avec joie ces gens que nous rencontrons tous les jours.
2. Remercions, même si nous n’avons pas formellement à le faire.
3. Ne manquons jamais une occasion de dire aux autres combien nous les aimons.
4. Ecoutons l’histoire de l’autre, sans préjugé et avec amour.
5. Arrêtons-nous pour aider celui qui en a besoin.
6. Soyons vraiment attentifs à ce qu’il nous dit.
7. Qu’il nous soit donné de savoir rendre le moral à quelqu’un.
8. Célébrons les qualités et les succès de l’autre.
9. De l’abondance de nos biens, extrayons ceux que nous n’utilisons pas pour les donner généreusement à ceux qui sont dans le besoin.
10. Aidons quand il le faut pour que quelqu’un d’autre puisse prendre un peu de repos.
11. Corrigeons avec amour, sans nous taire par peur.
12. Ayons de riches et bons échanges avec ceux qui sont près de nous.
13. Veillons tout simplement à prendre notre part dans la vie de notre maisonnée.
14. Aidons notre prochain à surmonter les obstacles.
15. Appelons vos parents, assistons-les si nous avons la chance de les avoir encore.
Et après ces quinze conseils de Carême, Notre Saint Père poursuit :
16. Jeûnons de mots blessants pour en choisir de bienveillants.
17. Jeûnons de mécontentements et emplissons-nous de gratitude.
18. Jeûnons de colère et remplissons-nous de mansuétude et de patience.
19. Jeûnons de pessimisme et emplissons nos cœurs d’espoir et d’optimisme.
20. Jeûnons de soucis qui nous assaillent et grandissons dans la confiance en Dieu.
21. Jeûnons de récriminations et de plaintes et contentons-nous des choses simples de la vie.
22. Refusons le stress des pressions et emplissons nos cœurs de prière.
23. Remplaçons tristesse et amertume par le sourire des lèvres et la joie du cœur.
24. Chassons l’égoïsme et choisissons la compassion pour les autres.
25. Chassons le ressentiment pour répandre douceur et conciliation dans les cœurs.
26. Jeûnons de bruits et de paroles pour laisser pénétrer en nous silence et écoute du Seigneur et des autres.
Si nous tentons tous ce jeûne, le quotidien sera rempli de PAIX, de CONFIANCE de JOIE et de VIE ! Deo Gratias !
Réflexions sur la beauté (extraits de Victor Hugo), lu par Frédéric Ohlen :
« Un homme a, par don de nature ou par développement d’éducation, le sentiment du Beau. Supposez-le en présence d’un chef-d’œuvre, même d’un de ces chefs-d’œuvre qui semblent inutiles, c’est-à-dire qui sont créés sans souci direct de l’humain, du juste et de l’honnête, dégagés de toute préoccupation de conscience et de faits, sans autre but que le Beau ; c’est une statue, c’est un tableau, c’est une symphonie, c’est un édifice, c’est un poème. En apparence, cela ne sert à rien ; à quoi bon une Vénus ? à quoi bon une flèche d’église ? à quoi bon une ode sur le printemps ou l’aurore, etc., avec ses rimes ? Mettez cet homme devant cette œuvre. Que se passe-t-il en lui ? Le Beau est là. L’homme regarde, l’homme écoute ; peu à peu, il fait plus que regarder, il voit ; il fait plus qu’écouter, il entend. Le mystère de l’art commence à opérer ; toute œuvre d’art est une bouche de chaleur vitale. »
Il y a de l’irradiation dans le beau, et par conséquent du mystère, car toute irradiation vient de plus loin que l’homme. Lors même que l’irradiation vient de l’intérieur de l’homme, elle vient de plus loin que lui. Il y a dans l’homme un autre que l’homme, et cet autre est situé dans les profondeurs. En deçà, au-delà, plus haut, plus bas, ailleurs. Le dedans de l’homme est dehors. Qui oserait dire que notre conscience, c’est nous ? Avant de penser le beau, on le sent. C’est là le propre de tout ce qui appartient à l’absolu.
L’absolu s’appelle aussi l’infini. L’infini dépasse l’intelligence terrestre qui est pourtant contrainte de l’accepter, au moins en tant que fait et réalité. Pourquoi ? Parce qu’elle le sent. Ce sentiment-là est en toute chose la grande lumière. Il révèle le juste, et il révèle le beau. Faire son devoir, c’est accepter l’infini.
La pression de l’infini sur l’homme fait jaillir de l’homme le grand. Le raisonnement suit le sentiment, et l’infini que le sentiment a proclamé, le raisonnement le démontre. Le raisonnement prouve l’infini comme le flot prouve l’écueil, en s’y brisant. La raison en vient à ceci que, tout en n’imaginant point comment l’infini peut être, elle ne saurait admettre que l’infini ne soit pas. C’est là, dans la mesure humaine, ce que nous appelons comprendre.
« Vous êtes-vous parfois replié sur vous-même, plongeant vos yeux dans votre propre mystère, songeant et sondant ? Qu’avez-vous vu ? Une immensité. Une immensité, noire pour quelques-uns, sereine pour quelques autres, trouble pour la plupart.
Presque tous les penseurs qui se recueillent et méditent aperçoivent en eux-mêmes (c’est-à-dire dans l’univers, l’homme étant un microcosme) une sorte de vide d’abord terrible, toutes les hypothèses des philosophies et des religions superposées comme des voûtes d’ombre, la causalité, la substance, l’essence, le dôme informe de l’abstraction, des porches mystérieux ouverts sur l’infini, au fond, une lueur. Peu à peu des linéaments se dessinent dans cette brume, des promontoires apparaissent dans cet océan, des fixités se dressent dans ces profondeurs ; une sorte d’affirmation se dégage lentement de ce gouffre et de ce vertige.
Ce phénomène de vision intérieure est l’intuition.
…L’intuition est à la raison ce que la conscience est à la vertu : le guide voilé, l’éclaireur souterrain, l’avertisseur inconnu, mais renseigné, la vigie sur la cime sombre. Là où le raisonnement s’arrête, l’intuition continue. L’escarpement des conjectures ne l’intimide pas. Elle a de la certitude en elle comme l’oiseau. L’intuition ouvre ses ailes et s’envole et plane majestueusement au-dessus de ce précipice, le possible. Elle est à l’aise dans l’insondable ; elle y va et vient ; elle s’y dilate ; elle y vit. Son appareil respiratoire est propre à l’infini. Par moments, elle s’abat sur quelque grand sommet, s’arrête et contemple. Elle voit le dedans.
Le raisonnement vulgaire rampe sur les surfaces ; l’intuition explore et scrute le dessous.
L’intuition, comme la conscience, est faite de clarté directe ; elle vient de plus loin que l’homme ; elle va au-delà de l’homme ; elle est dans l’homme et dans le mystère ; ce qu’elle a d’indéfini finit toujours par arriver. Le prolongement de l’intuition, c’est Dieu. Et c’est parce qu’elle est surhumaine qu’il faut la croire ; c’est parce qu’elle est mystérieuse qu’il faut l’écouter ; c’est parce qu’elle semble obscure qu’elle est lumineuse. »
Benoît XVI – L’esprit de la musique P. 171 Ste Cécile, lu par Frédéric Ohlen :
« Chantez au Seigneur un chant nouveau » (Ps 149,1) : cette invitation revient souvent dans le Psautier au point que l’on pourrait dire que ce grand livre de chants du peuple de Dieu est précisément né de cette invitation. Deux choses sont importantes. D’abord, l’homme doit chanter le Seigneur. Quand l’homme chante-t-il ? comment se fait-il que les hommes se mettent à chanter au lieu de seulement parler ? Nous pourrions répondre que l’homme chante quand il est touché par une grande joie. Il chante quand il doit exprimer quelque chose qui ne peut plus être exprimé par la voie normale de la parole. Il a besoin alors d’une nouvelle dimension du discours, de la communication, qui ne renonce pas à la la raison mais qui la dépasse et ouvre de nouvelles possibilités perceptives. L’homme chante quand il veut donner la joie. Il chante quand l’amour veut se manifester et se faire sentir – cantare amantis est – dit St Augustin : l’amour, être aimé et pouvoir aimer, est la grande joie qui entrouvre dans l’homme cette nouvelle modalité d’expression. L’invitation à chanter au Seigneur un chant nouveau signifie donc : laissez-vous toucher par la proximité de Dieu, laissez entrer dans votre âme la présence de son amour. Laissez-vous combler de joie par Dieu qui se montre à nous, qui nous a créés et qui ne nous abandonne pas. Alors vous chanterez.
Puis vient l’autre aspect de cette invitation à « chanter au Seigneur un chant nouveau » : la louange adressée à Dieu ne doit jamais s’interrompre. En Israël ce fut d’abord le rappel d’avoir été sauvé de la menace des Egyptiens au passage de la mer Rouge qui suscita un chant nouveau au Seigneur. Le récit de la traversée de la mer s’achève en effet par un chant, le premier chant à proprement parler de l’histoire d’Israël : « Alors Moïse et les Israélites chantèrent à Dieu cet hymne … : « j’élève au Seigneur un chant parce qu’il est le Très-Haut… Ma force et mon chant, c’est le Seigneur, qui est devenu mon sauveur. Lui, il est mon Dieu et je veux le louer… » (Ex 15,1 sv). Après un événement comme celui qu’avait alors vécu Israël, devait éclater une joie que le discours normal ne pouvait suffire à exprimer. Le chant, le fait de chanter pour le Seigneur était né… le thème du salut obtenu au bord de la Mer de Joncs revient très souvent dans les psaumes. Il n’a cessé de réjouir les hommes et a inspiré leurs chants. Mais dans le Psautier, c’est ensuite David qui est considéré comme le fondateur nouveau et authentique de la musique liturgique dans laquelle se mêlent voix et instruments de toutes sortes. Il devient en même temps évident que Dieu n’est pas un Dieu du passé mais qu’il continue d’agir. On y découvre alors de nouvelles raisons de le louer. Les chants à sa louange doivent toujours continuer. Apparaît à ce moment l’usage de l’expression : « si tu m’exauces comme autrefois tu sauvas nos pères, alors je te louerai dans la grande assemblée » ( Cf. Ps 22,4-6.23.26). une part non négligeable des psaumes est née de tels vœux et des expériences qui étaient derrière. « Chanter au Seigneur un chant nouveau » signifie que l’homme doit prendre conscience de la présence de Dieu, de son agir ici et maintenant, et par son chant, il doit rendre visible aux autres hommes le faisceau de lumière divine qui l’a touché. Le chant nouveau est nécessaire afin que la vérité sur Dieu et sur l’homme se dévoile fragment par fragment. Il est nécessaire parce que ce n’est que dans la lumière de pareilles expériences toujours nouvelles qui s’expriment dans le chant et qui deviennent perceptibles ainsi aux autres que nous réussissons à supporter les tribulations du monde, que nous pouvons devenir des hommes qui espèrent et qui continuent à aimer.